Programme : 11h15 - 12h45
Dans le domaine de la
construction navale, les chantiers sont d'abord les tins ou blocs de bois qui
soutiennent la quille du navire en construction, puis par extension, l'espace
dans lequel elle s'établit. Le chantier naval désigne alors le lieu où sont
entreposés et mis en œuvre les matériaux de construction d'un engin flottant,
"de la trière au picoteux" (expression empruntée à Eric Rieth, cf.
"Ressources" ci-dessous).
"D’une chronique de naufrage
annoncé au chantier naval pérenne."
Patrick Féron, étudiant en Master 2 Histoire
des Techniques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Au XIXe siècle, en Pays de Caux,
l’activité des gens de mer d’Yport s’inscrit dans l’enclave géomorphologique
d’une falaise creusée par une valleuse. Le chantier naval se fond dans une
effervescence communautaire dédiée à la pêche côtière. Quatre lithographies
retracent, symboliquement, le cycle de vie d’une caïque. Depuis le baptême
jusqu’au naufrage, le témoignage prémonitoire du peintre inaugure notre visite
de chantiers. Cette chronique d’une disparition annoncée nous conduit à Fécamp,
au nord dYport, sur le chantier des deux dernières goélettes islandaises, la
Belle Poule et l’Étoile. Le sillage de ces voiliers de pêche commandés par la
Marine Nationale en 1932, traverse le temps comme un défi. Cette odyssée
singulière puise à la source de jouvence du chantier naval traditionnel. Ainsi,
au XXIe siècle, la pertinence pédagogique du pilotage à la voile est-elle
transmise aux officiers de l’École navale par deux goélettes islandaises. Ce
commensalisme associe chantier naval et persistance du savoir-faire.
L’art de la charpente navale
concomitant de l’art de la navigation à voile, se perpétue de façon pérenne en
puisant aux sources de pratiques ancestrales et d’applications toujours
vivantes.
"Du bateau à l’épave ; de
l’épave au bateau : itinéraire d’une recherche en archéologie nautique.
L’exemple de l’épave de la première moitié du XVe siècle de Beutin, Canche
(Pas-de-Calais)."
Eric Rieth, CNRS (LAMOP), Musée
national de la Marine.
Le support de cette réflexion est
celui de la fouille subaquatique (2005-2010) de l’épave d’un petit caboteur
fluvio-maritime datée de la première moitié du XVe siècle située dans le fleuve
côtier Canche (Pas-de(-Calais).
La première partie de la
réflexion sera plus particulièrement orientée vers les méthodes et les
techniques « du chantier de fouille
subaquatique et de post-fouille » propres à l’archéologie nautique pour, d’une
part, saisir la nature de l’épave dans ses moindres caractéristiques qui
constituent autant d’indices documentaires et, d’autre part, restituer, à partir
de ces multiples indices, la nature, dans ses dimensions historiques, du bateau
d’origine.
La deuxième partie de la
réflexion sera consacrée, après une définition du bateau comme objet d’histoire
sous un triple aspect (structure architecturale, machine propulsive et
directive, système technique), à celle de l’épave comme témoin matériel ultime,
plus ou moins bien complet et préservé, de « l’itinéraire fonctionnel » du
bateau d’origine. Selon quel « chantier intellectuel » passe-t-on de l’épave au
bateau reconstitué ? Quelles sont les questions d’ordre historique qui se
posent dans le cadre de ce « chantier » ?
" Les anciens Chantiers Dubigeon (Nantes-Chantenay) : évolutions technologiques et organisation du site aux XIXe et XXe siècles."
Céline Barbin, étudiante en Master 1 à l’École du Louvre.
Les anciens Chantiers Dubigeon sont l'un des trois grands chantiers de la construction navale nantaise. Ils s'installent vers 1840 à Chantenay, une commune industrielle sur la Loire en aval de Nantes, et maintiennent leur activité jusqu'en 1969. Ce site est représentatif d'un chantier naval de taille moyenne qui a su garder tout au long de son histoire une identité forte liée à la famille des fondateurs et entretenue par une partie des anciens ouvriers à travers l'Association Histoire de la construction navale à Nantes, qui conserve et valorise archives et témoignages de la construction navale moderne.
Après une rapide présentation du site actuel, et notamment des vestiges architecturaux et mobiliers, cet exposé retrace l'évolution de la construction navale de la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1960 à travers quatre innovations déterminantes pour l'organisation sociale et technique du travail sur le chantier comme pour les transformations du bâti : le passage progressif des coques en bois aux coques métalliques ; la substitution de la soudure au rivetage ; la généralisation de la préfabrication ; l'arrivée de l'informatique.
Les anciens Chantiers Dubigeon sont l'un des trois grands chantiers de la construction navale nantaise. Ils s'installent vers 1840 à Chantenay, une commune industrielle sur la Loire en aval de Nantes, et maintiennent leur activité jusqu'en 1969. Ce site est représentatif d'un chantier naval de taille moyenne qui a su garder tout au long de son histoire une identité forte liée à la famille des fondateurs et entretenue par une partie des anciens ouvriers à travers l'Association Histoire de la construction navale à Nantes, qui conserve et valorise archives et témoignages de la construction navale moderne.
Après une rapide présentation du site actuel, et notamment des vestiges architecturaux et mobiliers, cet exposé retrace l'évolution de la construction navale de la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1960 à travers quatre innovations déterminantes pour l'organisation sociale et technique du travail sur le chantier comme pour les transformations du bâti : le passage progressif des coques en bois aux coques métalliques ; la substitution de la soudure au rivetage ; la généralisation de la préfabrication ; l'arrivée de l'informatique.
Ressources
Bibliographie
RIETH, Eric. Concevoir et
construire les navires : de la trière au picoteux. Erès, 1998, 251 p.
Ressources en ligne
AHCNN : Association Histoire de la construction navale à Nantes.
Ressources en ligne
AHCNN : Association Histoire de la construction navale à Nantes.
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