Programme : 16h00-17h30
"L’usage de la 3D appliquée au
patrimoine industriel."
Katia Baslé (étudiante en Master
2 d’Histoire des Techniques, Université Paris 1).
L’industrie pensée comme
patrimoine se retrouve assujettie à des critères qui lui sont apparemment
étrangers lors de son élaboration. Sa patrimonialisation sous l’angle de sa
conservation-restauration fige en
quelque sorte notre regard sur ce qui « est » sans tenir compte de ce qui fait
la spécificité de la technique et de l’industrie à savoir son inscription dans
le temps dans un processus dynamique. De
sa création à son arrêt définitif, un lieu de production connaît des phases
successives d’organisation, de réorganisation de son complexe technique.
L’usage de la 3D appliquée au
patrimoine industriel est particulièrement adapté pour rendre compte des
changements survenus à différentes époques ; ainsi on peut échapper à un choix
arbitraire de se situer à un moment donné. On peut balayer et retranscrire
grâce à la reconstitution plusieurs périodes significatives dans l’évolution
d’un processus industriel mais cette
vision n’a de sens que si elle est adossée à des travaux et recherches menés
par des équipes pluridisciplinaires d’historiens, de documentalistes,
d’archivistes. La tentation est grande en matière de création d’images de se
limiter à une production virtuelle qui peut revêtir un caractère sacralisé pour
certains et l’on peut s’interroger avec Jacques Ellul sur le fait suivant « ce n'est pas la technique qui nous asservit
mais le sacré transféré à la technique ».
"La présentation des systèmes
d’information 3D pour l’étude du bâti patrimonial."
Livio De Luca (UMR CNRS/MCC 694
MAP-Gamsau)
Cette
présentation s'articule autour des champs de la documentation architecturale et
de la représentation numérique. Dans la première partie on traitera
l'acquisition et le traitement des données relatives à la mesure de l'édifice,
la formalisation des connaissances applicables à la restitution de sa
morphologie et la structuration des représentations multiples autour d'un
modèle de description. La deuxième partie concerne le développement d'un
système d'informations à l'échelle architecturale qui prend en compte les
relations que l'on peut établir entre la représentation de l'édifice (forme,
dimensions, état de conservation, restitution hypothétique) et des informations
hétérogènes concernant différents domaines (technique, documentaire,
historique). L'approche présentée vise à organiser autour d'un modèle de
description sémantique des multiples représentations (et des informations
associées) dans le but de définir un système pour l'observation
pluridisciplinaire de l'édifice.
"La cintreuse à membrures Bennie
des chantiers navals de La Ciotat (Bouches-du-Rhône)."
Jean-Louis Kerouanton (Maître de
conférences, responsable du master d’histoire des technique à l’université de
Nantes, centre François Viète)
Dans le cadre du label Patrimoine
du XXe siècle attribué par le Ministère de la Culture et de la Communication,
une collaboration scientifique a été engagée de 2007 à 2010, entre la Direction
régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes Côte d’Azur et le Centre
François Viète d’épistémologie, d’histoire des sciences et des techniques de
l’université de Nantes avec la collaboration de l'IRCCyN (L’Institut de
Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes), afin d’inventorier et
d’étudier l’histoire technique et le patrimoine des anciens chantiers navals de
La Ciotat.
Ainsi a été réalisée la
modélisation de la cintreuse à membrures Bennie, vouée à la démolition. Après
une phase de numérisation, ont été assurées l’interprétation, la documentation
et la rétroconception finalisée de cet outil.
La proposition de l’équipe de
recherche en charge du projet consiste à établir un corpus de réalisations
numériques définissant un ensemble méthodologique global. La question de la
rétroconception des machines anciennes grâce aux outils numériques
contemporains s’intègre désormais à des enjeux plus vastes jusqu’au territoire.
"Usines 3D. La simulation pour
questionner les sources et les vestiges de l’histoire."
Programme ANR « Usine 3D »
(Laboratoire d’histoire économique, sociale et des techniques – EA 4525,
Université d’Evry Val d’Essonne ; Laboratoire Ausonius-Archéotransfert,
Université Bordeaux III).
« La rétro simulation » a permis
de comprendre et de mieux interpréter le fonctionnement de la chaîne opératoire
d’assemblage des châssis du modèle IM en 1922 pratiqué à l’atelier C5 de l’entreprise automobile
Renault de Billancourt que la documentation sous des formes diverses (écrites,
iconographiques) ne permettaient pas d’envisager. En effet dans le domaine
industriel plus que tout autre il ne s’agit pas de tout montrer, un certain
nombre de pratiques restent dans l’ombre
assurant ainsi la protection de l’entreprise face à la concurrence. Les
représentations photographiques relèvent bien souvent d’une mise en scène à
caractère commercial et publicitaire. L’ « énigme » de la 13e opération a pu
ainsi être résolue grâce à la modélisation 3D et l’apport des connaissances
historiques des historiens du domaine.
Ressources
Pour tout connaître du programme
ANR Usine 3D :
http://www.usines3d.fr/
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