Les sources du chantier


Programme : 14h00-15h30


"Le chantier, source de connaissance et de valorisation du patrimoine industriel."
Guillaume  Kozubski, étudiant en Master 2 d’Histoire des Techniques, Université Paris 1.

La notion de chantier suppose une appréhension dynamique du patrimoine industriel, particulièrement explicite dans le domaine du patrimoine industriel bâti : un site industriel est conçu comme un chantier permanent. Il s’agit là d’une caractéristique qui permet de distinguer l’architecture industrielle de l’architecture civile : son caractère transitoire est inscrit dans la fonction et les usages du site industriel car il se conforme systématiquement à l’évolution du processus de fabrication.

Ce postulat est confirmé par la nature des sources utiles à la connaissance d’un site industriel. Ce sont très souvent les phases constructives qui bénéficient de la documentation la plus explicite pour connaître l’histoire d’un site industriel. Cette intervention a pour objectif d’en dresser une typologie et puis d’évaluer l’influence de ces phases constructives sur le processus de patrimonialisation.

Les différentes phases constructives d’un site industriel s’inscrivent en effet dans le champ des représentations. L’évolution du site, sa croissance, symbolise ainsi la réussite de l’entreprise et constitue la première étape du processus de patrimonialisation. Dans quelle mesure ces représentations finissent-elles alors par faire patrimoine ?

"La photographie de chantier (1850-1915) : contexte, statuts, acteurs."
Céline Assegond, doctorante à l’École du Louvre.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la photographie en plein essor accompagne les mutations sociales, industrielles et économiques : elle devient l’auxiliaire de l’aménagement du territoire, de la modernisation des villes et des structures productives, et renvoie ainsi l’image d’un siècle en chantier. D’origine très variée, inégalement connus et valorisés, les fonds photographiques constitués au fil des années, forment une catégorie spécifique du patrimoine technique et industriel. De par son intérêt documentaire et sa puissance suggestive, elle se présente comme une source incontournable pour l’historien de l’industrie.
Cependant, l’appareil critique de ces sources est rarement convoqué. Notre propos pose ainsi la question du statut de la photographie de chantier, analysée à l’aune des conditions de sa production, du système économique auquel elle appartient et des réseaux dans lesquels elle circule.
Des studios photographiques aux ingénieurs, qui réalisent ces clichés et pourquoi ? Comment la technique photographique s’adapte-t-elle aux contraintes du chantier ? Quels en sont les usages techniques, commerciaux, voire pédagogiques ?

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